Interview de Kouame Kouakou dit OK le vieux lion,ex No2 de la FESCI 98-2001
Interview de kouame kouakou dit ok le vieux lion
paru dans le journal le temps du vendredi 02 Aout 2013
1-Pourquoi ce long silence
Permettez-moi, avant
tout propos de vous adressez mes remerciements pour l’occasion que vous me
donnez de pouvoir m’exprimer à travers votre journal. Merci monsieur.
Nous profitons de cette occasion,
pour rendre un hommage mérité à tous nos camarades, ainsi que tous ces anonymes
tombés au cours des évènements survenus dans notre pays. A leurs familles
respectives, nous leur exprimons nos sincères condoléances. A tous ceux et celles
qui battent le pavé partout dans le monde et maintiennent vivante la flamme de
la lutte, nous leur disons merci et les encourageons. A tous nos camarades
emprisonnés, nous voudrons leur exprimer nos encouragements et notre soutien. Sachez
que malgré l’adversité nous allons triompher. A la direction de notre parti le
Fpi, nous lui disons bravo pour la vision et la conduite de la lutte.
Pour en revenir à votre
question, sachez qu’après les événements tragiques, douloureux et traumatisants
qu’a connu notre pays, il était bon pour nous, de nous concentrer pour faire
tout le bilan. C’est-à dire faire la critique et l’autocritique. Par exemple qu’est
ce qui n’a pas marché? À quels niveaux situer les responsabilités. En un mot
comprendre ce qui nous est arrivé pour mieux entrevoir les perspectives. Nous
avons donc mis tout ce temps à profit pour réfléchir mais aussi chercher à
comprendre le fonctionnement de l’impérialisme.
Aujourd’hui nous avons compris
beaucoup de choses qui vont nous servir pour les luttes futures. Ainsi nous
savons que le combat contre l’impérialisme est d’actualité et doit être mené avec
âpreté et détermination. De même nous constatons que, lorsque, le monde
occidental est en crise, il devient très violent et ne s’embarrasse point de
fioritures pour faire des guerres et chercher à imposer leurs pions au mépris
des règles démocratiques. C’est le retour de la colonisation. Nous pensons que la
lutte pour notre souveraineté pleine et entière doit continuer. Enfin comme
vous le savez nous n’aimons pas trop nous étaler dans la presse. A notre avis l’homme
politique ne doit parler que quand c’est nécessaire et surtout important.
D’ailleurs, nos camarades assurent bien le service, alors pourquoi vouloir coûte que coûte parler si c’est pour se
répéter.Vous savez, la lutte, ce n’est pas le populisme et parfois il est sage
de ne pas parler.
2-Où vous vous cachez ?
Non, nous ne nous
cachons pas. A la suite de l’arrestation le 11 avril 2011 du Président Laurent
Gbagbo, avec la vague de
violences qui s’est abattue sur ses partisans, nous avons dû à notre corps
défendant quitter notre pays pour le Ghana afin de préserver notre vie. Nous
vous rappelons si vous ne le savez pas, qu’après la chute du Président Laurent
Gbagbo, une cohorte de rebelles armés de kalachnikov et de 12/7 dirigés par Morou
Ouattara est allée chez nous pour nous assassiner.
Ils ont veillé deux jours sur notre maison espérant nous avoir, mais
heureusement nous, n’y étions plus. Nous nous sommes exilés donc volontairement
au Ghana où nous vivons et participons pleinement à la vie de notre formation
politique à travers la coordination du Fpi en exil que dirige le ministre Assoa
Adou. Nous ne sommes donc pas cachés ; peut-être que nous sommes discrets.
C’est tout ; mais c’est notre nature. Le populisme n’est pas notre fort.
3- Le régime vous accuse de
préparer un coup d’Etat
Nous sommes disciples du Président Laurent
Gbagbo. Et donc nous sommes pour la
force des arguments et non la force des armes. De plus, le parti politique auquel
nous appartenons n’est pas un abonné aux coups d’Etat. Et a toujours revendiqué
la voie démocratique pour la prise de pouvoir. Nous nous inscrivons dans cette
voie. Mais nous comprenons l’état d’âme du régime. En effet d’après un
adage : «qui tue par l’épée pérrira
par l’épée». Alors comme ils sont
arrivés par coup d’état, ils en ont la psychose et pensent que les autres vont
faire comme eux. Non messieurs, nous «c’est asseyons nous et discutons». En outre de quels moyens
disposons-nous pour financer un coup d’état vu que tous nos comptes et avoirs
sont gelés ? Et ’ils viennent de mettre sous sequestre tous nos biens
dépuis quelques temps. Soyons sérieux, le régime devrait plutôt chercher ses
agresseurs ailleurs. Il gagnerait à régler la situation des ex-combattants qui
sèment la terreur sur le territoire ivoirien.
4-Pourquoi ne
revenez-vous au pays ?
C’est volontairement et en toute responsabilité,
que nous avons quitté notre cher pays pour l’exil en raison de la situation
d’insécurité généralisée, avec son lot d’exécutions extrajudiciaires,
d’assassinats, d’arrestations et détentions arbitraires. C’est vrai que l’exil
n’est pas facile, mais nous préférons de loin cette situation qui préserve
notre intégrité physique plutôt que d’être tué par des chasseurs dozos. Sachez
que la Côte d’Ivoire est notre pays et notre mère patrie, au moment opportun et
avec l’aide de Dieu tout puissant nous y reviendrons.
La Côte d’ivoire est notre pays à tous,
nous reviendrons lorsque l’état de droit y règnera, lorsque les arrestations arbitraires,
les tueries abusives, les assassinats cesseront et qu’on obtiendra la
libération de nos camarades et de nos biens.
5-Ouattara
vous invite à rentrer
C’est simple de le dire, mais quels
sont les actes qu’il pose dans ce sens ? Aucun, bien au contraire chaque
jour que Dieu fait, il parcourt la sous-région pour nous traquer et chercher à
nous extrader au mépris de notre statut et de toutes règles de droit. Ces actes
trahissent sa parole et seuls les imbéciles peuvent avoir foi en la parole de
M. Ouattara.
6-Quelles sont vos
conditions pour revenir ?
Etre partisan du
Président Laurent Gbagbo aujourd’hui est devenu un crime de lèse-majesté en
Côte d’Ivoire, bafouant ainsi les principes sacro-saints de la démocratie.
Le pays reste divisé
entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara, qui se regardent en chiens de faïence. Seul
le dialogue politique vrai peut conduire au déblocage de la crise ivoirienne.
Il faut créer les conditions d’une réconciliation vraie qui garantisse le
retour de tous les exilés.
7- Un mot sur la réconciliation
La réconciliation est un processus de rétablissement des
équilibres et des harmonies au sein de la Nation. C’est une étape absolument
nécessaire pour notre pays après la crise militaro-politique de ces dernières
années. L’introduction des armes dans le jeu
politique en 2002 a fait basculer le pays dans un cycle sans fin de violences
et sapé les fondements de la nation Ivoirienne. Pour reconstruire la Cote
d’Ivoire nous n’avons pas d’autres choix que de nous réconcilier. Et pour
arriver à une vraie réconciliation, il faut une démarche honnête et
sincère. La question fondamentale est de savoir si les conditions d’une
véritable réconciliation sincère sont reunies ? Je pense que non. Dès lors
il faut les créer et non faire de la réconciliation une propagande médiatico-politique vide, telle
que le régime actuel le fait. Il n’y a pas de réconciliation, parce que le pouvoir n’en a cure.
8-Que faut-il faire pour réconcilier les
Ivoiriens ?
Pour nous, Il ya trois
étapes :
D’abord identifier les acteurs
de la réconciliation: Qui se réconcilient ? Il ya d’un coté le camp des vaincus
ou les pro-Gbagbo et de l’autre le camp des vainqueurs ou pro-Ouattara. Or le
leader du camp Gbagbo ; le Président Laurent Gbagbo a été déporté dépuis
novembre 2011 à la Haye par le régime et ses soutiens internationaux.
Dans ce cas, comment
envisager une réconciliation vraie dans ce pays ? Soyons honnêtes peut-on
réconcilier les Ivoiriens sans un acteur majeur, sans le leader du camp des
vaincus, le Président Laurent Gbagbo ? Nous pensons que non. C’est pourquoi
nous avons toujours pensé que la décision de déportation du Président Laurent
Gbagbo a été un coup de semonce porté à la réconciliation.
Cet acte prouve
nettement que le régime parle de réconciliation sans le vouloir. Sinon à notre
avis on ne peut pas rechercher la réconciliation et déporter le Président
Laurent Gbagbo. Nous le redisons, une vraie réconciliation, sincère et honnête,
souhaitée, dans ce pays nécessite absolument la présence du Président Laurent
Gbagbo. Ceux qui ont pensé ou pensent le contraire se trompent. Il ne saurait
avoir de réconciliation en Côte d’Ivoire avec le Président Laurent Gbagbo à la
Haye. Que cela se sache clairement et sans ambages.
Ensuite il faut sortir
de la logique d’enfer instaurée par le régime actuel pour créer un climat
général d’apaisement. Que constatons-nous aujourd’hui ? Les violations des
domiciles sont monnaie courante, les exécutions sommaires et extrajudiciaires
ont atteint un degré de banalisation insoupçonné. Les manifestations publiques
de l’opposition sont systématiquement réprimées. La Côte d’Ivoire est devenue
un far-West. Il faut vraiment mettre fin à cette situation d’insécurité
généralisée et de psychose. Et cela passe nécessairement par la sécurisation
complète du territoire, des biens et des personnes. C’est- à- dire? : Le
désarmement, la démobilisation et l’encasernement de tous les ex-rebelles et
combattants appelés pompeusement Frci et leurs supplétifs dozos qui se
substituent injustement aux forces de sécurité et à l’administration
judiciaire. Mettre fin à l’impunité des forces pro-Ouattara et à la pratique de
la justice sélective dite «justice des vainqueurs». Restaurer
l’état de droit et la démocratie en Côte d’Ivoire en permettant aux partis
politiques de l’opposition d’exercer librement leurs activités.
Enfin il n’y a jamais eu,
et il ne saurait jamais avoir de réconciliation par procuration et par
contumace. Les personnes à réconcilier, doivent être toutes présentes sur le
territoire national et libres pour se parler franchement. Or ce n’est pas le cas.
C’est pourquoi pour nous, il faut créer les conditions d’une véritable
réconciliation nationale par l’arrêt des poursuites et l’annulation de tous les
mandats d’arrêt. Ces mandats d’arrêt ont été lancés par le régime Ouattara de
façon fantaisiste avec pour seul but de neutraliser tous les opposants
susceptibles de créer la contradiction démocratique dans le débat politique
ivoirien. La libération de tous les prisonniers politiques civils et militaires
d’une part, et d’autre part, favoriser
le retour de tous les exilés. L’amnistie générale des civils et militaires
arrêtés ou jugés. Cette mesure en n’en point douter va créer un apaisement
général au sein des populations. Et va booster considérablement la
réconciliation nationale tant souhaitée.
Faute de quoi, nous
craignons fort que le navire ivoire ne coule droit dans l’abime des fonds
marins.
.9-Des Ivoiriens soutiennent que la réconciliation est un leurre…
Oui et ils n’ont pas tort, car c’est ce que le pouvoir Ouattara nous
laisse penser. Une réconciliation se fait entre deux ou plusieurs personnes qui,
à un certain moment donné ont été en conflit, et pour que la discussion qui
puisse aboutir à la réconciliation se fasse, il est impérieux que les
protagonistes se retrouvent. Alors qu’ici ce n’est pas le cas, le Président
Laurent GBAGBO, le chef incontesté de l’autre bord et plusieurs de ses
collaborateurs et dirigeants de son parti sont emprisonnés, ou en exil, des
domiciles occupés, des biens saisis, des personnes proches du Président Laurent
GBAGBO ou supposées tels sont incarcérés sans jugement quand, elles ne sont pas
carrément assassinées. Les populations Ivoiriennes, notamment celles de l’Ouest
sont chassées de leurs terres, leurs plantations occupées par des étrangers, il
ya des licenciements abusifs et des recrutements sur la base ethnique, ce que
le chef de l’état à lui-même appelé le rattrape ethnique, et la longue liste de
brimades contre les Ivoiriens en général et les partisans du Président Laurent
GBAGBO en particulier n’est pas exhaustive. Devant une telle situation voulue
et occasionnée par le pouvoir en place, les Ivoiriens sont dans le vrai en
pensant que la réconciliation est un leurre, de la poudre aux yeux.
10-Peut- il avoir la réconciliation sans la
justice ?
Non, la justice en elle-même est source d’apaisement pour les victimes et
affligées, mais aussi de régulation de la paix sociale pour les populations.
Mais je parle bien d’une justice équitable, pas de la justice des vainqueurs ou
même de la grave injustice que nous sommes donnés de voir avec le régime d’Abidjan.
Cela dit, lorsque les hommes se surpassent et veulent aller de l’avant, malgré
leurs douleurs et leurs rancœurs, ils peuvent pardonner. Toutefois que les
responsabilités soient situées et les différents torts reconnus. Il n’y a qu’à
se référer à ce qui s’est passé en Afrique du Sud à la fin de l’apartheid et au
lendemain de l’élection de Nelson Mandela. L’homme est capable de dépassement
de soi pourvu qu’on ne se moque pas de sa douleur, ce que fait malheureusement
le régime de monsieur Ouattara.
11-D’aucuns soutiennent que Charles Konan Banny a
échoué
Moi je ne
sais même pas s’il a commencé à travailler.
12-Un autre débat fait rage en ce moment en Côte
d’Ivoire c’est la nationalité…
Oui, alors que cela ne devrait pas être le cas, préoccupé que les
Ivoiriens sont en ce moment par l’insécurité, la cherté de la vie, les
licenciements abusifs, la grande fracure sociale qui appelle une vraie
réconciliation. C’est à ces préoccupations que monsieur Ouattara devrait donner
des réponses, que dis-je des solutions idoines, mais non, il se précipite sur
les questions de nationalité et de foncier rural, dans cette situation délétère
et explosive pour notre pays. Ce monsieur nous confirme de plus en plus que
nous avions raison de douter de lui et de le rejeter. Il est en mission
commandée. Tout en réaffirmant notre vision
d’une Cote d'Ivoire unie, sociale, multiethnique, multiraciale et
panafricaniste nous disons à Monsieur Alassane D. OUATTARA que nous
n'accepterons pas les manipulations politiciennes et l’instrumentalisation
qu'il veut faire de la question de la nationalité Ivoirienne à travers son
projet de réforme
13-A quoi répond cette naturalisation massive des
étrangers ?
Ouattara veut satisfaire ses amis
chocolatiers et autres alliés qui l’ont aidé à arriver au pouvoir. Il est à
noter que dépuis un certain temps, les Ivoiriens se détournent de plus en plus
du cacao au profit de l’hévéa dont nous sommes désormais 1er
producteur Africain, et du palmier à huile beaucoup plus rentables, ce qui
n’est pas fait pour arranger ces chocolatiers. Alors, pour trouver la solution
à ce problème ils ont convenu qu’il fallait fabriquer des Ivoiriens. La
nationalité étant étroitement liée au foncier rural, ces nouveaux Ivoiriens
seront automatiquement des propriétaires terriens à qui on va imposer de
continuer la poursuite de la cacaoculture pour le bonheur des chocolatiers et
des multinationales du secteur. Mais il y a aussi le cas des nombreux étrangers,
qui ont loué des terres pour les cultures du café et du cacao mais aussi, ceux
qui se sont déjà accaparés les plantations des Ivoiriens qui ont dû fuir leurs zones, du fait de la guerre. Ceux-ci
deviendraient automatiquement les propriétaires des terres et plantations qui
ne leur appartiennent pas au plaisir de monsieur Ouattara et de ses copains. De plus
en perspective de l’election présidentielle de 2015 Ouattara veut à travers
cette réforme se constituer un electorat sûr et certain.
14-D’aucuns
soutiennent que cette naturalisation massive à un but électoraliste…
Oui, c’est une autre des raisons de l’acharnement
de Ouattara sur la nationalité Ivoirienne. Dans l’optique de se maintenir coûte
que coûte à la tête du pouvoir qu’il a usurpé, Ouattara, se sachant découvert
et vomi par les Ivoiriens et surtout par plusieurs de ses propres partisans qu’il
a pu tromper, veut se fabriquer un électorat dévoué et docile. En effet pour être
sûr de remporter l’élection présidentielle de 2015, sans rien devoir à ses
alliés du RHDP, Ouattara veut récupérer politiquement le désir compréhensible
de la part de certains étrangers de
prendre la nationalité ivoirienne, pour s’en faire le « champion défenseur » et se constituer à peu de frais un
électorat massif et captif. Mieux, il veut transformer tous les étrangers de la
sous-région, en ivoiriens, avant la prochaine échéance électorale.
15-On dit également que tous ceux qui sont nés avant
1960 sont d’office ivoirien…
Faux, En
effet, avant le 7 août 1960, les ressortissants de l'AOF (Afrique Occidentale
Française) étaient juridiquement, des sujets de l'empire français et des
citoyens français pour certains. Sous la IVème république, ils sont devenus
citoyens de l'Union française puis sous la Vème république, citoyens de la
Communauté franco-africaine. Ils n’avaient pas la nationalité française. Ces
personnes, qui se retrouvaient en Côte d’Ivoire au moment de son accession à
l’indépendance, avaient bien un territoire colonial d’origine et de
rattachement. En outre, leurs territoires d’origine ont accédé à l’indépendance
pratiquement dans la même période que la Côte d’Ivoire, parfois même avant. Concernant
l’AOF, un seul territoire a pris son indépendance après celle de la Côte
d’Ivoire intervenue le 7 août 1960, c’est la Mauritanie, le 28 novembre 1960.
Tous les autres territoires le sont devenus avant la Côte d’Ivoire : le Sénégal
et le Mali, le 20 juin 1960 ; le Dahomey (Bénin), le 1er août 1960 ; le Niger,
le 3 août 1960 ; la Haute-Volta (Burkina Faso), le 5 août 1960 et le Togo (27
avril). A ces pays on pourrait ajouter, la Guinée (2 octobre 1958). Par
conséquent l’argument selon lequel, les étrangers présents en Côte d’Ivoire,
étaient ressortissants de territoires non étatiques et indépendants, n’est pas
juste. Ainsi, les personnes d’origine malienne, guinéenne, voltaïque,
nigérienne, française, dahoméenne…, résidant en Côte d’Ivoire avant 1960, avaient
juridiquement la nationalité de leur pays d’origine, et cette qualité qui
s’attache à leur personne, ne disparaît pas du seul fait qu’ils résident en
Côte d’Ivoire, et du seul fait que ce pays, autrefois colonie française, est
devenu indépendant.
Mieux, pour
permettre aux étrangers ou à leurs descendants de bénéficier de notre nationalité,
des dispositions sont prevues par le code de nationalite. Celles- ci ont été
ameliorées récemment par le Président Laurent Gbagbo, suite à l’adoption
des textes suivants : la loi n° 2004-663 du 17 décembre 2004, portant
dispositions spéciales en matière de naturalisation ; la décision n°
2005-03/PR du 15 juillet 2005 relative au code de la nationalité ; la
décision 2005-04/PR du 15 juillet 2005, portant disposition spéciales en
matière de naturalisation ; la décision n° 2005-05/PR du 29 août 2005,
relative à l’identification des personnes et au séjour des étrangers en Côte
d’Ivoire ; la décision n°2005-09/PR du 29 août 2005, modifiant la décision
2005-03/PR et la loi du 17 décembre 2004 ; la Décision n° 2005-10/PR du 29
août 2005, modifiant la décision n° 2005-04/PR du 15 juillet 2005.
On peut
donc comprendre que le Rdr pose le problème en termes de naturalisation et on
discutera sur la base des lois qui existent, de ce qui se fait ailleurs et de
ce qui a été déjà fait par nos dirigeants y compris les présidents Bedié et
Laurent GBAGBO, mais qu’on ne nous parle pas de créer des Ivoiriens d’origine.
Cela serait soit de la mauvaise foi, soit une méconnaissance criarde des lois
et même de l’histoire de la CI. Et ceci est inacceptable et porteur de gènes
confligènes beaucoup plus graves.
16-N’est-ce pas une violation du code de
nationalité ?
Bien sur que si, puisque le code de nationalité a déjà
prévu comment naturaliser les étrangers qui veulent devenir Ivoiriens et la
technique du Rdr soutenue par monsieur Bacongo n’y existe pas.
C’est une réforme injustifiee à relents
électoralistes à laquelle il faut s’opposer car conligene et dangereuse pour le
pays. Nous devons dire non, à une réforme de la nationalité que rien
aujourd’hui ne justifie, sinon la volonté du pouvoir de se donner une clientèle
électorale , à une réforme engagée, sans l’assentiment des Ivoiriens,
contre leurs intérêts, leur souveraineté, par un pouvoir dont la légitimité est
sujette à caution ; à une réforme engagée, dans un climat de crispation
socio-politique, et qui tourne le dos à l’impératif de la réconciliation
nationale, préalable à l’engagement de toute initiative, susceptible d’affecter
la cohésion nationale, tant actuelle que future ; à une réforme qui
éloignerait les ivoiriens de la paix ;
17-On assiste à des arrestations, des enlèvements, des
tortures…
Avec ce que nous voyons, nous sommes fondés pour dire
que c’est l’un des programmes de gouvernement de Ouattara. Et il l’applique
très bien.
18-Que dites-vous du silence des hommes
religieux ?
Qu’ils devraient donner plus de voix, JESUS Christ et
Mahomet ne se taisent pas et ne restaient pas inactifs devant tant
d’injustices. Autant je félicite et encourage ceux de nos hommes religieux qui
dénoncent avec courage la gestion scabreuse de monsieur Ouattara et la «martyrisation»
des Ivoiriens, autant je trouve désolant que
des hommes religieux se déculottent devant des espèces sonnantes et
trébuchantes et renient leur foi et leur propre mission. Moi je n’appelle pas ces
derniers, hommes religieux, mais plutôt des businessmen en soutanes. Il y a
toutefois d’autres qui agissent dans l’ombre et à ceux là aussi il faut rendre
hommage, non sans leur dire que l’heure étant grave il faut qu’ils sortent de l’anonymat pour
donner de la voix.
19-Et la communauté internationale ?
Même s’il y a des signes
perceptibles de découragements et d’agacements des occidentaux vis-à-vis de leur
poulain, nous ne croyons pas trop en un changement diamétral de leur position
car le régime Ouattara répond d’eux, même s’il en fait souvent à sa tête et
qu’il a fini de les convaincre sur son incompétence. Toutefois nous devons continuer nos efforts
diplomatiques et nos campagnes de communications pour dénoncer la gestion
chaotique du régime Ouattara devant eux et surtout à l’endroit de leurs populations
et groupes de pressions indépendants. Ce sont ces derniers qui pourraient faire
balancer la tendance au niveau de ces occidentaux. Cela dit, nous ne rentrons
pas dans le terme ambigüe de communauté Internationale pour désigner les seuls
occidentaux, car l’Ua, la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, etc… qui font
partie aussi de la communauté Internationale ne sont pas d’accords avec Ouattara
qu’ils acceptent certes, mais dont ils savent pertinemment qu’il n’a pas gagné
les élections et de surcroit brime le peuple Ivoirien. Et nous pouvons vous
assurez que les lignes ont fini de bouger de ce côté-là ; car ils ne font
aucunement partie des soutiens de Ouattara et de son régime, bien au contraire.
Mais il faut que les tergiversations cessent et que la
communauté Internationale dans son ensemble fasse sien le problème Ivoirien.
20-Certaines personnes pensent que le pays va à la
dérive…
Le pays y est déjà. Il semble calme parce que le peuple étouffé semble ne
pas encore être arrivé au point de non retour. Il est temps que monsieur
Ouattara cesse de brimer le peuple, qu’il cesse donc sa gestion scabreuse
pendant qu’il est encore temps.
21-Quelles solutions pour vous ?
La libération du Président Laurent GBAGBO et de tous
les prisonniers politiques civiles et militaires, le retour des exilés et des
déplacés de guerre. L’arrêt de la justice des vainqueurs, la prise d’une loi
d’amnistie, le dégèl des avoirs, l’arrêt de la politique de rattrapage ethnique,
le retour de la sécurité, le dédommagement des victimes de guerres, etc… et la
mise en place d’une vraie politique de réconciliation nationale. Je crois
qu’avec ces mesures, la CI ne s’en portera qu’au mieux et la crise pourrait
être derrière nous.
22-Que pensez-vous de la sortie du général Philippe
Mangou ?
Que c’est un non évènement, car monsieur Mangou avait
déjà prouvé aux Ivoiriens qu’ils ont eu tort de lui avoir fait confiance et de
s’être dans le temps émerveillés pour ses envolées lyriques digne d’un vrai chef
militaire qu’il était loin d’être, la preuve.
23-Il soutient n’avoir trahi personne…
Même le diable n’a jamais reconnu avoir trahi DIEU, alors…
24-Il fait l’éloge du nouveau régime…
Cela est bien normal, il a la bouche pleine et le ventre ballonné de sa part
de chair des Ivoiriens morts suite à sa couardise et à sa félonie qui feront
date.
25-On parle
de politique alimentaire…
On se rejoints donc.
26-Ouattara appel le Fpi à la table de négociation
Nous ne voyons pas la table de monsieur Ouattara, pourtant je vois le FPI
avec sa chaise en main depuis bien longtemps.
27-il demande au Fpi de demander pardon aux victimes…
Nous en avons tellement
ris que nous avons fini par comprendre que Ouattara n’a cure de ce que les
Ivoiriens vivent ou pensent. Lui est dans sa mission et il avance. Il est donc
temps que le Fpi dépose sa chaise et chausse ses bottes pour repartir à la
reconquête du respect et de la dignité du peuple Ivoirien par la pression
politique. Que la lutte politique populaire fasse place au cinéma de Ouattara
qui, visiblement, se moque des Ivoiriens et cherche à gagner du temps.
Aujourd’hui, la réalité en Côte d’Ivoire parle d’elle-même, et les mêmes
organisations internationales, qui militaient en faveur de Ouattara constatent
l’incapacité de son régime à ramener la paix et la cohésion sociale. Pis, ses
partisans posent des actes qui conduiront à un embrasement certain du pays avec
des conséquences difficilement réparables, si rien n’est fait. L’heure est venue
afin que chacun prenne ses responsabilités et nous sommes convaincus qu’il n’est
jamais trop tard pour bien faire. Il faut mettre fin au blocage politique en
Côte d’Ivoire. Pour notre part nous sommes décidés à oeuvrer véritablement pour
une vraie réconciliation nationale entre les Ivoiriens, gage d’un développement
harmonieux et d’une prospérité pour notre chère patrie.
Interview
réalisée par:
Yacouba
Gbané
yacou06336510@yahoo.f
KOUAME
KOUAKOU dit OK "le vieux lion"
Juriste-Manager
Ex-Secrétaire
général adjoint de la FESCI (1998-2001)
Ex-Président
de la FEJIF -Fédération des Etudiants et de la Jeunesse Ivoirienne de
France-(2006-2009)
Ex-Président
du MJSCI- Mouvement des Jeunes Socialistes de Cote d'Ivoire.
Exilé
politique.
Membre de la
Coordination du FPI en exil et conseil politique de la COPIE (Coalition des
Patriotes Ivoiriens en Exil)
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