LA GALERE DES REFUGIES IVOIRIENS
Dans la galère des réfugiés ivoiriens au Ghana, Togo et Bénin!
Afin d’échapper à la barbarie meurtrière la plus indescriptible que la Côte d’Ivoire aie jamais connue de toute son histoire politique, c’est par milliers et dans un enthousiasme certain de pouvoir préserver leur vie, que les enfants d’Eburnie sont sortis abandonnant biens matériels et membres de leurs familles respectives. Peu importe la valeur de ce que l’on laissait mais il fallait partir. Ils l’ont fait car la préservation de la vie en valait mieux que tout autre en cet instant précis. La moindre hésitation ou réflexion aurait été fatale pour son auteur .Dehors il y avait le désormais bien connu bourreau du peuple Ivoirien nommé Alassane Ouattara et sa horde de criminelles a tous points de rues pour casser du Bété, du Akyé, du Guéré … et toutes autres Ethnies qui étaient soupçonnées de Pro Gbagbo. Il fallait fuir ! C’est indéniable, mais où aller ? Quand on sait que la récente crise politico-militaire qu’a connue le pays pour sa souveraineté nationale a montré à quel point les Ivoiriens étaient presque encerclés par des pays qui lui étaient hostiles. Il fallait donc faire attention au lieu de son exil. Finalement la décision est prise de se jeter à l’eau dans l’espoir de croiser dame chance sur chemin pour préserver sa vie.C’est dans cette incertitude apparente que les milliers d’Ivoiriens se sont lancés à la course à l’abris. Pour certains ce fut avant le second tour des élections présidentielles, ayant vu plus tôt le danger poindre de loin mais pour la majorité ce fut bien après, précisément pendant la crise post électorale, lorsque les violences ont connu un accroissement inouï dans la capitale du pays avec son lot d’assassinat politique, la naissance du commando invisible à Abobo, et l’offensive meurtrière des forces Pro Ouattara sur la zone gouvernementale. Les Ivoiriens ont fini par se disperser dans la sous région avec l’aide du tout puissant pourrait on dire. Mais l’histoire retiendra que le Ghana, le Benin, le Togo sont les principaux points de chute qui ont permis aux Ivoiriens de souffler un peu et de comprendre que ce que la télévision présentait autrefois sur les pays en conflit pouvait se produire n’importe où. Cependant ,il faut vite se rendre a l’évidence une chose est de vivre mais une autre est de survivre. Quelle vie s’offrait dorénavant à eux ? Celle de l’exil qui est une autre paire de manche pour des gens ayant toujours vécu en Côte d’Ivoire sans jamais imaginer même dans les hypothèses les plus défavorables partir vivre ailleurs que dans ce pays.
C’est alors que surviennent les interrogations les plus effrayantes: où vivre, comment et avec quoi ?
Les autorités des pays d’accueil font preuve d’une promptitude impressionnante, des espaces sont vite trouvés pour regrouper tout ce monde traumatisé à vie et fuyant les atrocités du RDR et des forces Pro Ouattara. Avaient-ils (les pays d’accueil) déjà flairé le chaos? Nul ne sait mais on s’en rend bien compte des camps de refugies sont très vite installés, alors c’est en masse que nos frères et sœurs s’y rendent ,désormais domiciliés sous des tentes d’une chaleur indescriptible et suffocante que le HCR (Haut Commissariat aux Refugiés) distribuait à chacun .Les visages sont défaits par la fatigue, l’inconfort de la fuite, on pleure, on n’en revient pas. C’est terrible, les souvenirs s’éveillent et vous présentent votre bien-etre d’antan, vos diplômes, votre stabilité sociale et vos relations. Tout ceci est désormais loin, loin de vous le néo réfugié. Dans les camps, tout le monde est logé à la même enseigne. Que vous soyez ministre, député, maire etc.… vous ferez le rang pour récupérer votre kit de réfugié (sachets d’eau, bol de riz, nattes et ustensiles de cuisine). Le décor étant ainsi planté le cycle infernal de la dépression était enclenché .On entend de loin des jeunes gens encore sous le choc entonner des sonorités de chez eux, histoire de se faire un moral pour défier la triste réalité comme s’ils voulaient la fuir. Mais voilà ;les jours passent, puis les semaines les mois et bientôt une année qu’ils sont loin de leurs terres, leurs biens, leur héritages et autres devenus propriété de leurs bourreaux. Dans les camps la lassitude semble gagner les ‘’bienfaiteurs ‘’ d’hier ceux de la mission des Nations Unies aux refugiés car depuis six mois et même plus, les vivres et non vivres ont fini par se faire rares ou d’une qualité répugnante. Depuis quelques temps le minimum vital n’est plus pourvu avec le même devouement du début et l’engouement de nos concitoyens de l’hexagone a fini par se noyer dans un mutisme remarquable que tout aussi inquiétant. C’est dès lors la galère avec un grand « G » dans les camps.
Ceux qui se hasardent désormais à leur venir au secours sont vite débordés face à l’ampleur des besoins des uns et des autres qui contrastent d’avec la faiblesse de leurs moyens. Ils sont tout de suite rattrapés par un sentiment d’impuissance de satisfaire la majorité. Nos frères et sœurs exilés dans les camps au Ghana, au Togo et même au Bénin souffrent, souffrent dans un silence effrayant, mais attention à la moindre tentative de revendication de leur part. Ainsi donc dès qu’ils essaient d’exiger une amélioration de leurs conditions de vie qui sont du reste déplorables on leur rappelle vite fait qui ils sont c'est à dire des nécessiteux encombrant dans un pays qui n’est pas le leur et que partant de là ils feraient mieux de se contenter de ce qu’on leur tend sans faire la grande gueule. A la limite les exilés Ivoiriens sont comme dans une geôle et les geôliers du Togo voisins sont passés maitre dans l’art de la détention de nos concitoyens. Aucun weekend ne passe désormais sans que vous n’ayez un ivoirien refugié qui croupisse dans l’une de leurs casernes. Les Ivoiriens vivent l’exile avec tous les risques que cela comportent. Quand on vie loin des siens, dans le dénuement le plus total alors disparait la morale et toute forme de réserve féminine fasse à la convoitise que suscite l’envie d’un monde meilleur. Elles sont fragilisées et deviennent les appâts de ceux à qui la vie a offert l’immoralité et quelques billets de banques. Petit à petit donc les camps sont désertés par nos jeunes sœurs se disant que la grande ville était à même de leur offrir quelques opportunités d’une petite activité ou qu’elles pouvaient reconnaitre un bienfaiteur à qui elles soutireraient quelques sous au nom de la reconnaissance. Alors tout le monde se lance à la conquête de certains barrons de l’ancien régime, mais très tôt c’est la désillusion. La vie en exil est dur pour tout le monde, même les barons LMP se cherchent et ont pour la majorité d’autres chats à fouetter. Passons donc cette étape elles s’adonnent au plus vieux métier du monde de façon très subtile pour avoir de quoi vivre selon elles. Désormais ne vit pas qui veut, mais vit qui peut. Le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent, bienvenue la malhonnêteté et autres coups bats pour nos jeunes frères, c’est de bonne guerre pourvu qu’on ne retourne pas vers Ouattara qui a déjà fait ses preuves par emprisonnement multiples, assassinats et humiliation de tous genres envers ceux qui ont tenté un retour en catimini ou de façon officielle. Je vous épargne les détails, laissant libre cour à votre imagination. L’exil c’est la demeure de l’humiliation et du dénuement le plus total. L’exil c’est lorsque les esclaves sont sur les chevaux et les princes à terre. Le lieu de l’aigreur, de l’injustice, le lieu où vous perdez certains de vos êtres chers faute de médecine appropriée et Dieu seul sait quand est ce que cela prendra fin. Ils y sont, ils y font fasse mais avec désormais le regard tourné vers le ciel soit pour attendre leur heure soit pour attendre une délivrance divine. D’ailleurs un livre saint n’a t il pas dit que tout ce qui est impossible à l’homme est possible a Dieu? Ont-ils une autre option?
Ou si vous en avez vous, alors passez remobiliser ces hommes, ces femmes, ces enfants et jeunes de tous âges qui ne savent plus à quels saints se vouer et dont les cris et gémissement cherchent encore échos favorables. En attendant ils savourent et jouissent du peu d’espérance que la survie offre aux rescapés, accueillant tout avec beaucoup de philosophie dans l’espoir qu’un jour le soleil se lèvera sur la Côte d’Ivoire, le pays de leur sang et de leurs ancêtres. Que le très Haut vienne au secours de son peuple
Fier Ivoirien
Envoyé spécial
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